Fin de vie : La France aurait besoin d'une nouvelle loi sur la fin de vie, les patients auraient besoin de nouveaux droits. Est-il encore permis d'en douter ?
Cette loi si elle est adoptée ne révolutionnera pas le dispositif en matière d'accompagnement de fin de vie. En effet :
1 - La loi de 2005 permet déjà de recourir à la sédation profonde, qu'elle soit provisoire ou continue (entendez irréversible). Celle-ci est décidée par l'équipe médicale même si elle ne constitue pas un droit dont l'individu ou sa famille pourrait exiger (en menaçant de plaintes si besoin) l'exécution immédiate.
2 - Les directives anticipées sont actuellement "prises en compte". Dans la future loi, elles deviendraient contraignantes, s'imposant aux médecins (sauf dérogation dument justifiée). Là encore, c'est la volonté du patient qui doit primer dit-on. Mais que sait-on, nous autres, pauvres ignares devant les vertiges insondables de la complexité medicale, de ce qui serait juste pour nous, le moment venu ?
Derrière cette prétendue avancée, on peut surtout s'alarmer de la dégradation progressive, activement entretenue par les associations militant pour l'euthanasie et par des médias complaisants, de la relation de confiance entre le patient et le soignant. Le médecin nous voudrait-il donc tant de mal que ça ? Voudrait-on encore confier son corps à des professionnels auxquels on ne ferait plus confiance ? Quelle drôle d'idée de la médecine se fait-on là...
Je n'aimerais pas à l'avenir être soigné par un médecin que je regarderais en chien de faïence et dont le jugement tremblerait à l'idée d'être constamment punissable devant le maître tout puissant de ma vie, de mon corps, de ma mort que je serais devenu...
En réalité, la seule avancée réellement marquante de cette loi devrait être d'inscrire dans le marbre le développement des soins palliatif en pérénisant ses financements dans la loi de finances. Il n'en est évidemment pas question...
Alors, faute de se donner sérieusement les moyens de développer les soins palliatifs (actuellement seuls 20% des besoins sont satisfaits), on se contente de mesurettes censées pallier l'incurie d'une politique à l'égard de la fin de vie en trompe l'oeil.