L'être humain est un animal performant par nature, extraordinairement entreprenant et inventif ce qui lui a permis d'améliorer sans cesse ses conditions de vie et de repousser les limites de sa condition première.
Depuis plusieurs années, cette recherche naturelle de performance a pris un autre visage, celui d'un "culte" qui régit tous les aspects de nos vies (vie privée, vie professionnelle, technologies, procédures, action publique,etc.). La performance cesse d'être un simple moyen de mieux vivre pour devenir une fin en soi. Dans cette quête sans frein, l'obsession de la performance, véritable sésame de notre modernité, commence à montrer ses limites, ses revers et ses dangers.
D'autres voix s'élèvent, d'autres voies s'affirment désormais invitant à penser autrement la performance pour lui redonner, au coeur de nos vies avides d'action mais aussi de sens, une place plus juste.
Où ce "culte de la performance" nous conduit-il ?
D'un point de vue anthropologique, nous conduit-il à repousser sans cesse nos limites naturelles jusqu'à (bientôt ?) abolir même la souffrance et la mort ? Nous conduit-il vers notre auto-transcendance jusqu'à faire advenir un nouveau genre humain libéré des contraintes naturelles forcément archaïques?
D'un point de vue sociologique, nous conduit-il à une "hyper-société" (hyper compétitive, technologique, procédurale, rapide, quantitative, etc.) dans un écartèlement croissant entre des locomotives rutilantes et des wagons poussifs, au risque de la déshumanisation et de la déliaison ?
L'enjeu de la modernité ne semble pas se réduire à une vision binaire entre d'un côté une performance motrice mais impitoyable et de l'autre côté une solidarité-balai mais vertueuse. Il est bien plus ambitieux : comment relever aujourd'hui et pour l'avenir le défi d'une performance à visage humain ?
Axes de recherche
Mes thèmes de recherche en cours
Recherches abouties
" Ils vont au hasard, avilis par l'effort
de servir sans ardeur des choses dénuées de sens,
et leurs vêtements s'usent peu à peu
et leurs belles mains vieillissent trop tôt"
(Rainer Maria Rilke, Le livre de la pauvreté et de la mort, 1903)
"J’aime les épreuves comme autant de preuves que je suis vivant" (TC)